Acier : la production française affiche un recul limité

Acier : la production française affiche un recul limité. Par Elisabeth Studer Comme quoi il est toujours possible de voir des améliorations ... le tout étant d'être résolument optimiste et de voir la bouteille à motié pleine ... C'est ainsi que si l'on en croit les chiffres publiés lundi par la Fédération française de l'acier (FFA), il est possible de percevoir un redressement de l'activité sidérurgique. Comment ? en affichant que la production française d'acier a certes reculé en octobre mais que cette baisse est limitée par rapport aux mois précédents. C'est à dire moins pire que pire. Tout est dans la présentation .... L'essentiel étant certes de remonter la pente. Pour être factuel, précisons que la production d'acier brut s'est établie à 1,369 million de tonnes en octobre, ce qui - n'en déplaise aux optimistes - représente en repli de 16,3% par rapport à octobre 2008. Certes, on peut voir du mieux, la chute de septembre s'étant "limitée" à -15,3%, un chiffre presque satisfaisant, comparé à la dégringolade de plus de 35% observée durant l'été, cette dernière suivant une chute de 50 % constatée au printemps dernier. Au final, pour les dix premiers mois de l'année, la production d'acier brut en France s'affiche à 10,427 millions de tonnes, en baisse de 35,7% par rapport à la période correspondante de 2008. Le repli demeure plus marqué pour la filière fonte (-39% à 6,016 millions de tonnes) que pour la filière électrique (-30,4% à 4,411 millions de tonnes). Eléments clairement positifs : face à une remontée des commandes, les groupes sidérurgiques reprennent peu à peu un rythme de production plus conséquent. C'est ainsi qu''Arcelor Mittal a redémarré un haut-fourneau à Florange-Hayange en Moselle et un à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Fin 2008, le groupe avait divisé par deux sa production d'acier, réagisant à l'effondrement de la demande. Au quatrième trimestre, les sites français du groupe devraient produire à hauteur de 68 ou 70 % de ses capacités installées. Aucun redémarrage de hauts-fourneaux n'est prévu en France, la hausse étant uniquement liée à la montée en puissance des unités déjà remises en route. Car, Lakshmi Mittal, le PDG du groupe reste toutefois très prudent. Selon lui, la " crise n'est pas finie, la reprise reste fragile". Affirmant par ailleurs qu'il "faudra sans doute plusieurs années pour que les niveaux de 2007 soient à nouveau atteints". Les analystes estiment pour leur part que la hausse de la demande d'acier en Europe et aux États-Unis est essentiellement liée à la fin des déstockages. Au niveau mondial, la production observée retrouve presque son niveau de septembre 2008. Une situation rendue possible via la croissance de la Chine, le premier producteur mondial. En ce qui concerne Allemagne, selon la fédération allemande du secteur, la production d'acier devrait afficher une baisse de 30% cette année, retombant à son niveau de 1963. Rappelons que le numéro un allemand de l'acier ThyssenKrupp a publié vendredi le pire résultat de son histoire, une perte avant impôts de 2,36 milliards d'euros pour l'exercice 2008/09. Motifs invoqués : l'effondrement de ses marchés, des charges massives de restructuration et de fortes dépréciations.