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Chine : affaire d'espionnage dans la bataille de l'acier

Chine : affaire d'espionnage dans la bataille de l'acier

Pékin accuse Rio Tinto d’espionnage.

Quatre cadres du groupe minier australien sont emprisonné depuis une semaine à Shanghai, alors que d’âpres négociations sur le prix du fer se poursuivent depuis des mois. Intervenant quelques semaines après la fin brutale du partenariat entre Rio Tinto et un groupe métallurgique chinois, cettearrestation pourrait rallumer les tensions économiques entre Pékin et Canberra. Les négociations annuelles sur le prix du minerai de fer? Il y a encore dix ans, celles-ci réunissaient, dans l’indifférence absolue, barons de la sidérurgie japonaise et les groupes miniers australiens. Qui parvenaient à s’entendre, avant la date limite du 1er avril, sur les tarifs d’approvisionnement des hauts fourneaux.

La tension entourant ces tractations est tout autre aujourd’hui. Quatre cadres du géant minier anglo-australien Rio Tinto sont emprisonnés depuis une semaine à Shanghai, accusés par les autorités d’avoir «volé des secrets d’Etat et causé d’énormes pertes aux intérêts économiques» du pays, notamment en «corrompant des responsables de la sidérurgie». L’affaire prend une tournure diplomatique: l’ambassadeur de Chine a été convoqué jeudi par le gouvernement de Canberra.

Tractations sous tension.

Ce rebondissement intervient alors que la République populaire – qui importe la moitié du minerai de fer mondial – négocie depuis des mois un rabais de 45% sur son fer, au lieu des 33% concédés aux autres aciéristes asiatiques. Ses négociateurs ont même récemment menacé de ne plus participer à ces discussions annuelles pour, à la place, marchander le prix de chaque cargo entrant dans leur port. En vain. Ces derniers jours, la Chine semblait devoir, elle aussi, se contenter d’un rabais de 33%. Selon la presse australienne, les cadres de Rio Tinto accusés d’espionnage seraient en réalité parvenus à obtenir les comptes rendus de réunions des négociateurs chinois, et les chiffres confidentiels sur lesquels ceux-ci s’appuyaient.

L’affaire suscite d’autant plus l’intérêt des autorités chinoises qu’elle intervient après un échec plus cuisant encore: début juin, Rio Tinto – deuxième producteur mondial de minerai de fer – avait décidé de mettre un terme à son partenariat avec un groupe métallurgique chinois, préférant s’allier avec son compatriote BHP Billiton. Qualifié de «monopolistique» ce choix stratégique avait été vécu comme un véritable affront par Pékin.

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dimanche 12 juillet 2009