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Le fer brésilien encore plus cher pour les clients chinois

Le fer brésilien encore plus cher pour les clients chinois

Le fer brésilien encore plus cher pour les clients chinois. par Dominique Baillard
Les sidérurgistes chinois ont dû s’étrangler à la lecture du courrier envoyé par leur fournisseur brésilien de fer. Selon des informations révélées par la presse anglo-saxonne, pour ses gros clients, Vale, le premier exportateur au monde de fer, augmente ses tarifs de 20% à partir du premier septembre. Cette hausse est tout à fait inhabituelle puisqu’elle s’ajoute à celle de 70% décidée en juin et qui est applicable en théorie jusqu'au premier avril 2009. Le Brésilien n’est pas le premier à rompre avec les règles en vigueur sur ce marché. Les deux autres grands fournisseurs de fer, les Anglo-australiens BHP Biliton et Rio Tinto ont déjà brisé un tabou cette année en obtenant une hausse supérieure à celle du Brésilien, de l’ordre de 90%, arguant que le coût moindre du fret entre l’Australie et la Chine justifiait une plus forte augmentation du prix de leurs marchandises. Vexé d’avoir échoué à imposer le prix de référence, irrité de s’être fait doubler par les concurrents, Vale s’offre pour ainsi dire une session de rattrapage. Ce nouveau coup de boutoir pourrait accélérer la mutation du marché du fer. Les volumes livrés continueraient à être garantis par des contrats à long terme passés entre producteurs et consommateurs, mais les prix pourraient à l’avenir être fixés par des cotations liées au marché spot où le minerai est beaucoup plus cher. En attendant l'émergence d'un nouveau régime, il n'est pas certain que les clients chinois se plient au diktat de leur fournisseur brésilien. D'abord parce que les contrats ne prévoient pas ce genre d'initiative unilatérale. Ensuite parce que les besoins en fer de la sidérurgie chinoise pourraient diminuer dans les prochains mois. La question divise les experts. Certains sont convaincus que la Chine n'échappera pas au ralentissement économique des économies occidentales. Ils s'appuient sur les premiers signes de faiblesse donnés par l'industrie automobile et l'électroménager. Les partisans du découplage regardent plutôt la vigueur des investissements dans les grandes infrastructures pour la construction des ponts, des chemins de fer et des réseaux électriques. Or, ce sont ces activités qui sont les plus gourmandes en acier.

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mardi 9 septembre 2008