Les matières premières pèsent sur les entreprises
Les matières premières pèsent sur les entreprises. Après plusieurs mois de hausse, la chute des cours soulage notamment les secteurs les plus exposés. Les chefs d’entreprise ont sans doute poussé un ouf de soulagement cette nuit en voyant le plongeon des principales matières premières. Depuis quelques mois, ils regardent en effet avec inquiétude l’envolée du cours de ces matières premières. Leur inquiétude s’est matérialisée dans les comptes du premier trimestre de l’année ou dans le discours des dirigeants. Tous les secteurs ne sont toutefois pas affectés dans des proportions identiques, même s’ils sont nombreux à l’être. Le transport est souvent le premier cité. Lufthansa a par exemple fait état d’une hausse de sa facture carburant de près de 30% sur les trois premiers mois de l’année. Cette charge se monte à 1,4 milliard d’euros sur la période, quand ses facturations atteignent 6,4 milliards. La compagnie aérienne passe des «surcharges» carburant auprès de ses clients, insuffisantes pour compenser toute la hausse. L’objectif des entreprises est évidemment d’amortir l’effet «matières premières» en passant des hausses de prix. Michelin vient ainsi d’en annoncer sur certains de ses pneus, dont les coûts sont liés au caoutchouc. L’équipementier s’estime capable de compenser 80% du coût supplémentaire de 1,8 milliard sur l’année. Cette capacité à faire évoluer ses prix en fonction des coûts peut cependant s’éroder. Pour l’acier, le dernier rapport du consultant CRU fait état d’un ralentissement de l’inflation, voire d’une baisse dans certains pays en Europe. Or, minerai de fer et charbon continuent à s’apprécier. Les marges des sidérurgistes pourraient donc souffrir sur la fin de l’année.
