Les utilisateurs de fil d’acier sur le gril
Les utilisateurs de fil d’acier sur le gril. Comme les autres industries utilisatrices de métaux ferreux, les fabricants de grillage subissent les fortes hausses de leurs intrants. Fin janvier, un communiqué du syndicat des grillageurs sonnait l’alarme face à un très fort renchérissement des coûts des matières premières nécessaires à la fabrication de leurs produits : l’acier bien sûr, mais aussi le zinc, l’aluminium ou les matières plastiques. Ils constataient en outre des tensions sur leurs approvisionnements. Les grillageurs se sont organisés en 1980 dans un syndicat qui compte aujourd’hui 20 adhérents, pour un chiffre d’affaires combiné de 400 millions d’euros et une consommation d’acier de 250 000 tonnes. « Le marché français du grillage est structurellement déficitaire puisque chaque année 18 000 tonnes sont exportées alors que 60 000 tonnes sont importées, majoritairement en provenance de pays européens, le reste de Chine », nous a expliqué Frederic Lippi, directeur général de l’entreprise éponyme. Egalement président du syndicat des grillageurs, il confirme que les prix des fils d’acier doux galvanisé, de 3 à 8 mm, ont bondi de plus de 25% ces trois derniers mois. Une hausse entraînée par la flambée des prix des ferrailles et du minerai de fer qui ont grimpé de 80 à 85% sur un an. « On doit s’adapter à la volatilité, comme lors des hausses précédentes des prix des aciers de 2004 et 2008. Nous devons revoir à la hausse nos tarifs chaque mois. Nous devons répercuter le plus rapidement possible ces augmentations qui menacent notre survie économique en réduisant nos marges brutes », s’inquiète Frederic Lippi. Il précise que dans son entreprise les coûts des intrants représentent plus de 60% des prix de revient. « Notre marché est régional mais les prix de nos aciers sont fixés au niveau mondial et nos clients ont du mal à intégrer que nos tarifs augmentent alors que la demande est médiocre », constate le président des grillageurs. Il rappelle que l’activité de son secteur est très liée à celle de la construction. « Nous intervenons 6 à 18 mois après les mises en chantier, ce qui augure encore d’une année 2011 vraisemblablement difficile », met-il en garde, indiquant tabler sur un volume d’activité inférieur encore de 20% à ce qu’il était en 2008. Il est difficile de se prémunir contre les hausses du fil d’acier et des autres intrants. La couverture n’est pas utilisée par nos entreprises qui sont majoritairement des PME. Recherchant des solutions, Frederic Lippi indique que des banquiers sont venus lui proposer des produits de couverture mais ils ont confessé ne pas savoir faire pour des volumes mensuels ne dépassant pas les 2 000 tonnes. « L’introduction d’une variable matière, sur le modèle de l’extra-alliage pour les aciers inoxydables, pourrait-être une solution », suggère le président des grillageurs.
