Obama menacerait 2000 emplois dans l'acier au Québec
Obama menacerait 2000 emplois dans l'acier au Québec. Le plan de relance économique de 787 milliards US du président Barack Obama menace 2000 emplois dans l’industrie de la construction en acier au Québec, craint l’Institut canadien de la construction en acier (ICCA), section Québec, qui tient à alerter le gouvernement Harper sur ces enjeux en vue de la visite éclair, jeudi, à Ottawa, du président Barack Obama. «Nous espérons que la question du libre-échange (entre le Canada et les États-Unis) sera abordée. Mais nous craignons le protectionnisme américain», confie à RueFontenac.com la directrice de l’Institut, Sylvie Boulanger. Ce sont les fabricants de charpentes d’acier, qui font des affaires aux États-Unis, qui risquent d’être pénalisés si le gouvernement canadien ne parvient pas à «renverser la vapeur avant qu’il ne soit trop tard», soutient l'Institut. Ces fabricants construisent des écoles, des aéroports, des hôpitaux. Parmi ceux-là, on retrouve Supermétal, à Québec, Canam, en Beauce, Sofab, à Boucherville, Beauce Atlas et Canatal, à Thetford Mines. Sylvie Boulanger juge «essentiel et primordial» que le gouvernement canadien convainque le président américain d’utiliser son pouvoir décisionnel pour émettre un «executive order» afin de modifier rapidement le texte de la législation de son plan de relance. «Il faut agir avant que la réglementation interdise non seulement l’achat de fer ou d’acier à l’étranger, mais tout produit manufacturé hors des États-Unis pour la construction de nouveaux projets d’infrastructures américains. Car il faut dire que ce ne sont pas uniquement les produits d’acier qui sont visés, mais tous les produits manufacturiers. Il y a beaucoup d’emplois en jeu», a-t-elle soutenu. «Buy American» L’Institut ajoute que l’application de la clause protectionniste «Buy American» telle que le mentionne l’article 1604 du plan de relance adopté par le « Conference Committee» le 11 février dernier serait «catastrophique pour l'industrie de la construction en acier». «Avec l’ajout à la clause des mots produits manufacturés, en plus des mots fer et acier, c’est plus d'une industrie qui est touchée, et plus de 2000 emplois qui sont désormais menacés de disparaître», insiste Sylvie Boulanger. Selon la directrice générale, il ne fait aucun doute qu’une telle clause causerait des «dommages irréversibles pour un très grand nombre d’entreprises québécoises» si elle était appliquée telle quelle. «Dans notre industrie, c'est 50% de la fabrication de structures en acier qui est exportée aux États-Unis», affirme la directrice générale. Sylvie Boulanger ne veut pas que sa position soit interprétée faussement, comme une attaque à l’endroit du nouveau président américain. «Nous croyons que cette question (sur le protectionnisme) n’est pas totalement réglée. Ce n’est pas terminé», a-t-elle insisté. L’industrie de la construction en acier du Québec regroupe près de 100 entreprises qui emploient 6000 personnes et dont les expéditions s’élèvent à 1,7 milliard de dollars. Près de la moitié de la production est expédiée à l’extérieur du Québec, principalement vers les États-Unis et en Alberta.